En ce début d'année 2011, les sourires reviennent progressivement sur les visages des décideurs américains : la croissance se solidifie et les chiffres du chômage sont (enfin !) à la baisse. Néanmoins, selon les observateurs américains, la bataille de l'emploi est loin d'être gagnée. Et les changements structurels, liés à la crise, viennent souligner toute l'importance de la dynamique entrepreneuriale dans la création d'emplois. [1] ...
Si la dynamique entrepreneuriale est venue compléter les dépenses exceptionnelles du Fédéral dans le cadre de l'ARRA, le but des autorités américaines était avant tout de relancer l'économie grâce à des inventions technologiques capables de se transformer en innovations et en nouveaux marchés. Malheureusement, les résultats tardent à se matérialiser [3], et les bureaux de transfert de technologie, chargés de la valorisation des technologies issues de la recherche, font grise mine. Le président de l'association des professionnels du transfert de technologie, Ashley Stevens, concédait ainsi que la majorité des bureaux de transferts aux E.-U sont loin d'être rentables et qu'aucun modèle dominant et efficace ne s'est imposé, même dans les plus prestigieuses universités et laboratoires du pays [4]. Sur le terrain, les chargés de la valorisation des universités américains partagent ce constat.
C'est la raison pour laquelle, toutes les expériences ou expérimentations innovantes sont suivies avec le plus grand intérêt par les praticiens américains. ...
La notion "d'équipe" est fondamentale ... "La relation ne s'arrête pas lorsque l'entrepreneur achète une licence pour la technologie, elle est engagée sur le long terme".
L'équipe ainsi formée bénéficie alors de compétences très complémentaires :
- Le laboratoire ou le chercheur apporte son expertise technologique ainsi que sa connaissance des différents programmes de recherche au niveau mondial.
- L'entrepreneur apporte sa capacité à reconnaître les niches d'applications d'une technologie, son expertise des marchés innovants (principalement de ses acteurs) et sa connaissance intime des clients potentiels.
Le programme EIR repose également sur un processus de développement structuré et itératif. Il est qualifié de "spirale" parce qu'il repose sur une interaction permanente avec les clients et les marchés. L'idée est d'impliquer les clients potentiels au tout début du développement d'un nouveau produit, afin d'orienter son développement technologique en fonction de leurs besoins. Lorsque le potentiel économique est avéré et que le produit créé correspond parfaitement aux besoins déclarés des clients potentiels, il est alors plus facile pour le laboratoire et l'entrepreneur de mettre l'accent sur l'optimisation du modèle de revenus, la stratégie, le marketing... Résultat : lorsqu'une entreprise est créée pour commercialiser le produit, celui-ci répond déjà clairement à un besoin exprimé par les marchés, ce qui facilite grandement la levée de fonds nécessaire à la mise en oeuvre du projet entrepreneurial.
L'avantage est double pour le laboratoire: les chercheurs développent et ajustent leurs technologies aux besoins des marchés en s'appuyant sur l'expertise d'un entrepreneur chevronné, augmentant ainsi la probabilité de générer des revenus basés sur ces technologies. Le risque de financer des technologies sans aucune application est également réduit. ...
Pour en savoir plus :
- [1] "Initiative "Startup America" : 2011 sera-t-elle l'année des entrepreneurs ?", BE Etats-Unis 234, 04/02/2011, http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65795.htm
- [2] ""Innovation American Act" : l'innovation va-t-elle dépasser les clivages politiques ?", BE Etats-Unis 235, 11/02/2011, http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65875.htm
- [3] Voir BE Etats-Unis n° 232
- [4] "Les trente ans de la loi américaine "Bayh-Dole" : quels impacts sur l'innovation et la valorisation dans les universités ? BE Etats-Unis 240, 18/03/2011, http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66206.htm
Publié dans http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66821.htm le 20/05/2011
Vous pouvez y consulter le texte complet.
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