Dans l’Économie du savoir, il faut s’approprier et commercialiser des savoirs liés aux innovations technologiques. Nous devons y cultiver le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Le savoir revient à définir des pratiques et instaurer des normes. Dans un contexte où les savoirs sont codifiés, il faut un minimum de connaissances scientifiques et techniques pour les apprécier. En outre, des connaissances en management, en gestion de projet, en droit et en communication sont aussi essentielles. Le savoir-faire revient à gérer dans un environnement exigeant alors que le savoir-être revient à concilier plusieurs cultures différentes, par exemple, concilier les cultures universitaire et entrepreneuriale (1).
Quatre caractéristiques principales de la connaissance ont été mises en évidence (2) :
1) La connaissance est un bien non-exclusif, c’est-à-dire qu’il est difficile de contrôler sa diffusion de façon privative ;
2) C’est un bien non rival, c’est-à-dire que sa consommation ne la détruit pas, elle est inépuisable ; elle peut aussi bénéficier à plusieurs acteurs ;
3) La connaissance est un bien cumulatif : il s’agit d’un bien de production engendrant d’autres connaissances ;
4) C’est un bien à rendements croissants : en effet, les coûts fixes initiaux sont très importants, alors que les coûts de distribution sont faibles (d’où risque de piratage).
L’économie fondée sur le savoir résulte de la combinaison de deux facteurs (2). Le premier facteur, c’est lorsqu’on observe une croissance du « capital intangible » sur une très longue période. Le capital intangible étant la somme de l’éducation et formation, des dépenses de santé, de mobilité et de sécurité, et des dépenses de R&D, publique et privée. Le deuxième facteur, c’est le développement rapide des technologies d’information et de la communication qui ont cinq effets majeurs, à savoir : la création inédite d’une abondance d’informations, la multiplication d’outils d’aide à la production de savoir, le développement des investissements en matériels et logiciels, favorisant tout un secteur industriel, la création de modifications organisationnelles importantes et le desserrement, et non la suppression, des contraintes spatiales (2).
Dans l’économie de la connaissance, on constate un mouvement territorial qui est la tendance à la polarisation locale de la production des connaissances (3). Cela s’explique par le fait que la production de connaissances est toujours collective et par le renforcement de la polarisation et de la concentration des « pôles d’intelligence », combinant recherche, industrie, universités et qualité d’organisation. Cette dynamique territoriale se manifeste par la formation des « pôles d’intelligence », qui sont des bassins de compétence très concentrés. Les entreprises les plus innovantes se développent sur ces pôles pour favoriser la recherche "d'économie d'agglomération", dans les grandes métropoles (3). En effet, les externalités de connaissance, permises par la concentration des activités expliquent les mécanismes d’agglomération des activités. Cela favorise la concentration de moyens des technologies d’information et de la communication et une forte présence d’industries innovantes. De nombreux exemples illustrent cette polarisation : Xerox PARC à Palo Alto en lien avec Standford, Silicon Valley, Sophia Antipolis, Saclay, MIT Boston (3).
D’un autre côté, l’économie du savoir ouvre d’énormes opportunités de création d’emplois nouveaux qualifiés, directs et indirects. D’où le rôle-clé de l’enseignement et du capital humain qui se trouve déterminant pour la performance d’une économie du savoir. Le lien entre l’enseignement supérieur, l’économie du savoir et les avantages concurrentiels est ainsi bien établi et reconnu.
Références
(1) Clark B. (1998). Creating Entrepreneurial Universities. Pergamon, 180p.
(2) Foray D. (2003). L’économie de la connaissance, La Découverte, collection Repères.
(3) Musso P. (2005). Relations entre l’économie de la connaissance et les territoires. http://www.datar.gouv.fr/IMG/File/PMussointervention.pdf
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