lundi 24 juin 2013

Quelle réforme pour le bac ?


Chaque année, le bac coûte 1,5 milliards à la France. Que faire pour réduire la facture ?

1,5 milliards de dépenses de par les cours perdus. Voilà ce que le bac coûte, au minimum, chaque année à la France. Le tout pour exclure environ 60 000 lycéens qui le passent sans arriver à l’obtenir. Avançons ici quelques pistes qui permettraient une réforme de l’épreuve du bac général, en vue d’une meilleure efficacité économique et pédagogique.

Le plus simple reste de supprimer l’épreuve. Mais elle n’est pas non plus sans intérêt, surtout si on l’utilise comme filtre pour l’enseignement supérieur.

On pourrait alors envisager un mélange de contrôle continu et d’épreuves terminales, comme cela existe pour le brevet. Les moyennes coefficientées obtenues durant l’année pourraient intervenir à hauteur de 50% dans la note finale. Ensuite, une épreuve resserrée pourrait avoir lieu la dernière semaine de juin. Là aussi, les épreuves pourraient avoir des coefficients, et compter pour 50%.

Il est nécessaire de supprimer les épreuves orales, dans quelque matière que ce soit. Outre leurs coûts exorbitants, ce sont souvent des épreuves de récitation de cours.

En série littéraire, 5 disciplines pourraient être maintenues. Français en Première, philosophie, lettres, anglais et LV2 en Terminale.

En série ES, 5 disciplines là aussi. Toujours le français en Première puis, en Terminale, sciences économiques, histoire géographie, philosophie et mathématiques.

Pour la série scientifique, en plus du français en Première, les élèves pourraient passer des épreuves de mathématiques, physique, biologie et philosophie en Terminale.

On pourra rétorquer que les lycées pourront alors être tentés de gonfler les notes pour avoir de bons résultats au bac. C’est un risque à prendre, mais un risque très faible. D’abord, parce que la quasi-totalité des admissions dans le supérieur se font avant le bac. Or, les lycées n’ont aucun intérêt à tricher sur le niveau réel de leurs élèves. S’ils le font, et qu’ils permettent à des élèves moyens ou faibles d’obtenir une admission dans une filière relevée, ces élèves vont s’effondrer en cours d’année. On saura alors que le lycée gonfle les notes, et les élèves des années suivantes ne seront pas pris. À court terme, c’est donc mauvais.

D’autre part, si les notes sont gonflées, les élèves risquent fort d’avoir de mauvais résultats le jour du bac. Comme les notes des épreuves interviennent à hauteur de 50%, leur résultat final sera faible.

Autre réforme possible du bac, la fusion des bac professionnels et technologiques. Ce sont des séries beaucoup trop méprisées, et finalement méconnues, alors que les élèves qui y sont sont souvent fort méritants. Je maintiens ce que j’ai pu dire précédemment, à savoir que seuls 30% des bacheliers devraient passer le bac en série général (51% actuellement). Non par mépris des autres bacheliers, mais par souci de réalisme. Rester assis 6 à 8 heures par jour à une table à prendre des notes et suivre un cours n’est pas donné à tout le monde. Nombreux sont les lycéens qui préfèrent des études plus vivantes et plus concrètes. Les séries technologiques sont alors faites pour eux. Ce serait une manière de relever le niveau des séries générales, de revaloriser les séries technologiques, et de limiter les cas dramatiques d’échec scolaire. Le nivellement par le bas n’est bon ni pour les très bons élèves, ni pour les plus faibles (ou plutôt les moins conceptuels).

Il y a un immense gâchis de notre jeunesse, et ces jeunes que l’on chasse du système scolaire par manque de courage de réformer et le lycée et le bac, peuvent légitimement en vouloir à ceux qui les dirigent. Aucune réforme ne peut se faire d’un coup, il faut savoir prendre son temps, mais tout de même faire les choses avec sérieux et détermination.

Par Jean-Baptiste Noé.

Publié le 24/06/2013

Sur le web.

Lien raccourci: http://www.contrepoints.org/?p=128903

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