jeudi 25 juillet 2013

Réchauffement climatique : un modèle pour mieux évaluer les capacités locales d'absorption du CO2

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Des chercheurs du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE), qui regroupe des chercheurs du CNRS et du CEA, ont pour la première fois réalisé une modélisation permettant d'évaluer par région, au niveau mondial, les capacités d'absorption du CO2.

Actuellement, les océans, les sols et les forêts, absorbent chaque année environ 54% (soit environ 16 gigatonnes) des émissions anthropiques de CO2 résultant de la déforestation et de la combustion de carbone fossile.

En l'absence de ces "puits de carbone", comme l'a montré Philippe Ciais dans de précédentes études, la concentration de CO2 dans l'atmosphère augmenterait deux fois plus vite que ce qui est observé en réalité. Mais, jusqu'alors, les calculs des contributions régionales ne prenaient pas en considération le rôle local de ces puits de carbone présents dans l’océan et les écosystèmes.

Le travail de modélisation effectué par ces chercheurs permet d'intégrer pour la première fois, la répartition région par région des émissions de CO2 et de leur évolution et tient compte de l'action régulatrice des écosystèmes régionaux, notamment des forêts tropicales d'Afrique, d'Amérique du Sud et d'Asie.

Comme le souligne Philippe Ciais, du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE), ce nouveau modèle permet une véritable traçabilité du CO2 produit par les émissions fossiles et la déforestation des différentes régions, pour déterminer leur contribution à la croissance du CO2 dans l’atmosphère, en prenant en compte les puits de carbone dans les océans et sur terre.

Ces travaux confirment que depuis 1850, les pays développés sont responsables d'environ 80 % de l’augmentation des émissions anthropiques de CO2 dans l'atmosphère. Toutefois, depuis 2010, ce sont les pays en développement qui émettent plus de la moitié des émissions mondiales de CO2.

L'étude précise que plus de la moitié des émissions des pays africains et latino-américains depuis 1850 a été compensée par leurs propres puits de carbone.

En outre, ce modèle indique que les émissions de CO2 des pays industrialisés ont créé des puits supplémentaires dans les régions tropicales, représentant 13 ans d'émissions, au niveau actuel. L'ensemble des pays émergents , un système de compensation sous forme de "vases communicants, rend donc un service écologique et économique considérable au reste de la planète, grâce à ces puits de carbone.

Ces recherches pourraient avoir des conséquences politiques importantes en modifiant les clés d'allocations et de répartition entre états des efforts décidés au niveau international en matière de réduction globale des émissions de CO2.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

NATURE

Mercredi, 24/07/2013 - 19:34

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