mercredi 11 mai 2011

La Tunisie entre chaos politique et spleen démocratique

" ... Face au tollé général et aux risques de dérapages sécuritaires, l’ex-ministre Farhat Rajhi est curieusement revenu vendredi sur ses propos en appelant «au calme» juste avant la tenue d’une manifestation de soutien à Tunis relayée par Facebook. «J’ai appelé au calme sur des radios tunisiennes. Mes propos ne sont que des hypothèses dans l’absolu qui ne visaient à porter atteinte à personne et je ne suis pas responsable des interprétations de mes propos. J’ai été piégé par les deux journalistes (qui ont posté l’interview sur Facebook) qui m’ont enregistré sans m’avertir et en ne respectant pas ainsi l’éthique du leur métier », a-t-il affirmé à l'AFP.

Depuis, les médias –considérés comme l’un des maillons faibles de la nouvelle démocratie tunisienne au point que le CSA français a proposé son aide pour assurer la couverture médiatique de ces élections - tunisiens s’interrogent : info ou intox ? provocation, piège, dérapage contrôlé ? Et surtout à qui profite la sortie de l’ancien Ministre de l’Intérieur ? On évoque aussi bien les fidèles de Ben Ali que des partis d’extrême gauche.

Pour le Premier ministre, il n’y a aucun doute qu’il s’agit des partis qui veulent empêcher que les élections aient lieu à la date prévue, c’est-à-dire le 24 juillet, afin de rétablir la légitimité le plus rapidement possible.
..."
 
" ... C’est révélateur du climat, extrêmement tendu, d’un mal être social qui a été une des causes de la révolution. Et cela ne va pas se résoudre en deux mois. C’est une phase de transition stressante. D’où la nécessité de tenir les élections à la date du 24 juillet, comme prévu, pour mettre un terme au débat sur la légitimité du pouvoir. La contestation aura beaucoup moins de chances de prospérer face à des élus du peuple élus de manière régulière. Quant à la possibilité d’un coup d’état militaire, l’armée a prouvé au moment de la révolte qu’elle était la gardienne de la constitution et qu’elle ne prendrait pas les armes contre le peuple. Elle a plutôt limité les possibilités d’action de Ben Ali ».

A deux mois des premières élections libres de son histoire, la Tunisie est au milieu du gué politique. "
 
Régis Soubrouillard - Marianne | Mardi 10 Mai 2011 à 15:01

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