La Tunisie, comme en témoigne la révolution du 14 janvier 2011, a pris conscience de ses potentialités et de ses atouts. Pendant les prochaines années, elle mettra en œuvre, sans doute, une nouvelle stratégie de développement socio-économique plus moderne et plus équitable.
Pour préparer son entrée dans la société du savoir, elle sera amenée à développer des capacités scientifiques et technologiques tant en qualité qu’en quantité, à même de permettre d'accélérer le rythme de réalisation de ses objectifs.
C’est une vision globale du développement et de la société du savoir qui devrait être considérée ; une vision, certes, pour un choix de société et non façonnée et mue seulement par les forces technologiques. De toutes les façons, « la technologie ne permettra pas à elle seule de réduire les fractures de l’information et du savoir » (1).
Ainsi, cette vision devrait consacrer l’ouverture totale de l’économie nationale sur les nouvelles technologies et sur l’investissement dans le savoir, devenus désormais les piliers du progrès et les principaux atouts pour relever les défis qui se posent et améliorer les indicateurs escomptés dans tous les secteurs.
Elle sera à l’origine d’importantes réformes, centrées sur l’innovation, à travers une plus grande attention accordée à la recherche scientifique appliquée et au développement technologique, axée sur l’industrie, et au moyen de certaines actions à mener en priorité en matière d’aide financière à l’innovation, d’amélioration des conditions de marché, d’investissement dans le capital humain, d’aide aux projets des jeunes entreprises innovantes, etc.
Dans sa revue électronique, le département d'État américain, dans un texte intitulé « Les racines de l'innovation » (2), explique qu’« une politique gouvernementale efficace peut avoir un effet positif sur la capacité d'innovation des entreprises. Les mesures les plus efficaces sont celles qui font ressortir la qualité de la main-d'œuvre et les avantages de l'innovation et qui valorisent les efforts du gouvernement ».
On sait qu’il n’existe pas de modèle unique pour l’innovation. Mais on sait, cependant, que la mise en place d’un environnement propice à l’innovation et des conditions favorables à la réussite des entreprises innovantes dans le pays est déterminant. Dans cet environnement, les pratiques, notamment en matière de recherche et d’innovation, doivent être adaptées aux besoins nationaux et à la réalité du pays. Elles doivent répondre à ses problématiques les plus pressantes mais aussi à celles à moyen et long termes. Toutes les régions du pays doivent être nécessairement touchées par le changement.
Aussi, l'élément le plus important pour le succès de toute innovation est une main-d'œuvre talentueuse et éduquée. Or, trouver de la main-d’œuvre et des compétences qualifiées constitue un défi permanent pour les entreprises. Les ressources humaines qualifiées demeurent, par conséquent, au cœur de l'enjeu de l'édification de cette nouvelle société. D’où l'impératif qu'il y a à les promouvoir, à les préparer pour mieux répondre aux exigences de l'économie nouvelle et des nouveaux métiers et à leur réunir les conditions propices à leur épanouissement.
Pour améliorer les compétences et disposer d’un enseignement supérieur efficace, il devient impératif de s’orienter résolument vers :
- Un enseignement supérieur de qualité selon les normes internationales, avec un effort accru à la formation des formateurs, l’amélioration de leurs conditions de travail, la généralisation de l’évaluation interne et externe des établissements, le partenariat avec l’international et la codiplomation entre les institutions tunisiennes et leurs homologues étrangères.
- Une professionnalisation accrue des formations au niveau des licences appliquées et des mastères professionnels et une meilleure adéquation de l’offre aux besoins de la société, la formation de formateurs spécialisés, l’adoption de la certification, la promotion des études d’ingénieurs, etc.
- Une plus grande autonomie des universités.
- L’adoption des technologies de l’information et des communications, les bibliothèques numériques et l’enseignement virtuel et à distance.
L’innovation ainsi recherchée sera possible en misant sur les réseaux et en intensifiant les partenariats universités-entreprises.
La prochaine étape devrait être une étape avancée dans le processus de réforme du système de l’enseignement supérieur. Elle doit donc être placée sous le signe de la qualité et la conformité aux normes internationales, avec pour objectif de nous aligner, dans les différents domaines scientifiques et technologiques, sur les systèmes universitaires avancés les plus importants.
Références
(1) Khan A. (2009). La technologie ne suffit pas à réduire les fractures du savoir.
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