Le soutien scolaire privé est en pleine expansion en Europe et représente plus de 3 milliards d'euros par an pour les seuls marchés français et allemand, selon un nouveau rapport consacré à cette "éducation de l'ombre".
Si les montants en jeu ne sont pas aussi importants dans tous les pays, la tendance est la même à travers toute l'Europe avec des parents qui consacrent des sommes toujours plus conséquentes pour offrir à leur progéniture un coup de pouce au-delà de la scolarité obligatoire, selon ce rapport réalisé à la demande de la Commission européenne.
Le succès grandissant des cours de soutien privés contribue aussi à accroître les inégalités en Europe, les enfants des familles les plus aisées tendant à bénéficier de plus d'heures de soutien au risque de conséquences sociales à long terme.
"L'éducation de l'ombre a atteint une telle ampleur et a des implications si importantes en termes de justice sociale, d'économie de la connaissance, de fonctionnement du système scolaire et de vie quotidienne pour les élèves comme pour leurs familles, qu'elle doit être traitée", écrit Mark Bray, l'auteur de cette étude intitulée "Le défi de l'éducation de l'ombre" et publiée la semaine dernière. ...
En Europe du Sud, où les systèmes éducatifs publics sont considérés comme moins performants que ceux du Nord, la demande de soutien scolaire est très forte et les familles espagnoles, portugaises, grecques ou chypriotes consacrent des sommes importantes pour assurer l'avenir de leurs enfants.
A Chypre et en Grèce, les montants investis par les familles en cours particuliers représenteraient jusqu'à 20% du budget de l'éducation nationale, selon cette étude.
Ce sont toutefois les enfants des familles les plus aisées qui là encore tirent le meilleur parti de ces cours de soutien.
Même dans les pays scandinaves dont les systèmes éducatifs publics sont généralement classés dans le haut des palmarès internationaux, le soutien scolaire privé a le vent en poupe.
"Les cours particuliers ont moins à voir avec les élèves qui ont besoin d'un soutien qu'ils peuvent trouver à l'école qu'avec le maintien des avantages compétitifs de ceux qui connaissent déjà le succès scolaire et sont privilégiés", a relevé Jan Truszczynski, directeur général de la DG Education et Culture de la Commission européenne, qui a commandité cette étude. ...
Tout en soulignant les conséquences sociales de cette éducation de l'ombre, le rapport montre que le soutien scolaire privé est aussi devenu une force économique.
En France, en Belgique, au Royaume-Uni, en Irlande et ailleurs, de véritables entreprises se sont créées pour offrir des services de cours particuliers.
"Le soutien scolaire est une industrie créatrice d'emplois et pour de nombreux enseignants du public une source additionnelle de revenu", a souligné Jan Truszczynski. "C'est sans doute une des raisons pour lesquelles gouvernements comme organisations syndicales préfèrent éviter le sujet", a-t-il relevé.
En dépit des milliards qui lui sont consacrés, de nombreux pays n'ont d'ailleurs pas réglementé cette activité qui reste en conséquence défiscalisée.
Inès de Bonneval, édité par Marc Joanny
Si les montants en jeu ne sont pas aussi importants dans tous les pays, la tendance est la même à travers toute l'Europe avec des parents qui consacrent des sommes toujours plus conséquentes pour offrir à leur progéniture un coup de pouce au-delà de la scolarité obligatoire, selon ce rapport réalisé à la demande de la Commission européenne.
Le succès grandissant des cours de soutien privés contribue aussi à accroître les inégalités en Europe, les enfants des familles les plus aisées tendant à bénéficier de plus d'heures de soutien au risque de conséquences sociales à long terme.
"L'éducation de l'ombre a atteint une telle ampleur et a des implications si importantes en termes de justice sociale, d'économie de la connaissance, de fonctionnement du système scolaire et de vie quotidienne pour les élèves comme pour leurs familles, qu'elle doit être traitée", écrit Mark Bray, l'auteur de cette étude intitulée "Le défi de l'éducation de l'ombre" et publiée la semaine dernière. ...
En Europe du Sud, où les systèmes éducatifs publics sont considérés comme moins performants que ceux du Nord, la demande de soutien scolaire est très forte et les familles espagnoles, portugaises, grecques ou chypriotes consacrent des sommes importantes pour assurer l'avenir de leurs enfants.
A Chypre et en Grèce, les montants investis par les familles en cours particuliers représenteraient jusqu'à 20% du budget de l'éducation nationale, selon cette étude.
Ce sont toutefois les enfants des familles les plus aisées qui là encore tirent le meilleur parti de ces cours de soutien.
Même dans les pays scandinaves dont les systèmes éducatifs publics sont généralement classés dans le haut des palmarès internationaux, le soutien scolaire privé a le vent en poupe.
"Les cours particuliers ont moins à voir avec les élèves qui ont besoin d'un soutien qu'ils peuvent trouver à l'école qu'avec le maintien des avantages compétitifs de ceux qui connaissent déjà le succès scolaire et sont privilégiés", a relevé Jan Truszczynski, directeur général de la DG Education et Culture de la Commission européenne, qui a commandité cette étude. ...
Tout en soulignant les conséquences sociales de cette éducation de l'ombre, le rapport montre que le soutien scolaire privé est aussi devenu une force économique.
En France, en Belgique, au Royaume-Uni, en Irlande et ailleurs, de véritables entreprises se sont créées pour offrir des services de cours particuliers.
"Le soutien scolaire est une industrie créatrice d'emplois et pour de nombreux enseignants du public une source additionnelle de revenu", a souligné Jan Truszczynski. "C'est sans doute une des raisons pour lesquelles gouvernements comme organisations syndicales préfèrent éviter le sujet", a-t-il relevé.
En dépit des milliards qui lui sont consacrés, de nombreux pays n'ont d'ailleurs pas réglementé cette activité qui reste en conséquence défiscalisée.
Inès de Bonneval, édité par Marc Joanny
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