Nous sommes désormais dans une économie liée au savoir, aux technologies et à l'innovation. Une économie fondée sur les compétences scientifiques et technologiques et sur la capacité des personnes à acquérir et à actualiser leurs compétences personnelles et professionnelles dans une perspective d'apprentissage tout au long de la vie.
La Tunisie est appelée à compter plus que jamais sur l'innovation et les nouvelles technologies pour alimenter la progression de l'économie, des emplois et du niveau de vie. Pour cela, il faudrait investir davantage dans les sciences, la recherche, l'innovation, l'enseignement supérieur pour construire la croissance de demain.
« Le savoir, une valeur sûre »
Dans cette nouvelle économie, il devenait ainsi important de pouvoir créer et gérer cette nouvelle valeur ajoutée qu'est la connaissance. Celle-ci est liée bien entendu à l'information mais aussi à l'apprentissage et l'expérience. Il est, cependant, plus complexe de gérer la connaissance que l'information, car en réalité, cela revient à gérer dans une entreprise par exemple, d'une part la matière grise des employés et d'autre part les processus, l'organisation et la technologie disponible, mais aussi les réseaux de connections et les relations entre les individus et les organisations. Se développe ainsi une sorte d' « intelligence collective ».
Eduquer, c'est avancer, c'est préparer l'avenir tout en transmettant l'héritage du passé. L'éducation est un investissement à moyen et long terme. Il rapporte gros à notre économie et à notre société. Selon une étude réalisée par l'UNESCO et l'OCDE, il représente environ un demi-point du taux de croissance annuel d'une économie émergente comme la notre. Il constitue une condition indispensable à l'apparition d'une main d'œuvre instruite.
Des réformes sont nécessaires pour que notre système d'enseignement supérieur et de recherche sache s'adapter et innover en permanence. Les institutions universitaires devraient être préparées à se mobiliser pour y contribuer.
Ces réformes doivent placer au premier rang des priorités la nécessité d'assurer une formation de qualité. En d'autres termes, il faut investir dans la formation des enseignants, améliorer les installations, fournir les équipements nécessaires et s'assurer de la pertinence des enseignements.
La volonté serait d’abord de répondre aux besoins de l'économie et de participer au développement du pays. Il urge d'accorder les formations à l'emploi et d'élever le niveau général de qualification des diplômés. Il s'agit de mieux les préparer à travailler dans les entreprises et contribuer à un autre objectif ambitieux, celui d'améliorer leur compétitivité, et plus particulièrement, de celles qui sont innovantes et exportatrices. Il s'agit aussi de disposer de diplômés bien formés dans nos universités et rompus à la création d'entreprises innovantes.
Le renforcement des liens avec l’environnement socio-économique est nécessaire pour de multiples raisons. Les entreprises assurent le débouché pour les diplômés. Elles peuvent apporter aux universités des contrats de recherche et des financements variés, mais également un éclairage sur leurs métiers et leurs besoins de compétences. De leur côté, les universités fournissent aux entreprises de la connaissance, à un moment où celles-ci évoluent dans un environnement de plus en plus complexe.
Dans cette perspective, l'université fera l'objet de plus d'attentions. Des changements significatifs deviennent inéluctables au niveau de son mode de gouvernance et des partenariats établis avec les entreprises et les universités étrangères.
Les institutions universitaires doivent aussi en permanence se soumettre à des évaluations. Elles vont se placer sous le regard d'organismes d'accréditation qui vérifient si elles répondent à un certain nombre de critères de qualité. L'accréditation est aujourd'hui un élément essentiel des politiques de développement, car elle est la condition sine qua non de la convertibilité des diplômes sur la scène internationale. C'est avant tout un outil de développement de la qualité et d'élévation de l'exigence conduisant l'ensemble du système vers les plus hauts standards internationaux.
Développer la culture de l'innovation
Maintenant, il s'agit de poursuivre et d'intensifier les réformes engagées en vue de promouvoir les disciplines scientifiques et technologiques et de relever les défis qu'impose l'avènement de la société du savoir.
L'enseignement supérieur ne peut plus vivre replié sur lui-même, enfermé dans sa tour d'ivoire, à l'écart de la société, drapé dans une logique purement académique.
Cette « montée en puissance » de l'enseignement supérieur exige bien entendu des moyens considérables.
La Tunisie œuvrera à faire évoluer son modèle de développement selon les exigences d'un monde qui se globalise, en insistant sur l'éducation de ses nouvelles générations dans une réelle culture de l'innovation.
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