Une mesure de responsabilisation est instaurée à la rentrée pour réduire le recours à l'exclusion.
Pour rétablir la discipline au collège, le ministre de l'Éducation nationale met en place dès cette rentrée les travaux d'intérêt général. L'idée: les exclusions, qui sont devenues au fil des années la sanction couramment utilisée par les conseils de discipline, sont contre-productives pour les élèves. En éloignant l'élève perturbateur voire décrocheur de l'école, en le livrant à lui-même, on ne fait que renforcer la fracture qui existe entre lui et le milieu scolaire. À tel point que les exclusions provisoires sont trop souvent un premier pas vers une exclusion définitive, entraînant le jeune dans la spirale de l'échec scolaire. À partir de la rentrée, la durée de l'exclusion temporaire d'un établissement est limitée à huit jours contre un mois auparavant.
Pour lutter plus efficacement contre la violence scolaire et renforcer la discipline, la nouvelle circulaire qui entre en vigueur jeudi pose le caractère automatique d'une action disciplinaire en cas de certaines violences verbales, physiques et autres actes graves. Par ailleurs, elle instaure une «mesure de responsabilisation». «Il s'agit d'élargir de manière constructive l'éventail des sanctions, explique-t-on dans l'entourage de Luc Chatel. Mais aussi de présenter aux chefs d'établissement une alternative à l'exclusion d'établissement.»
«Sanctions intelligentes»
Cette nouvelle sanction pourra être mise en œuvre à l'intérieur de l'établissement ou au travers d'associations extérieures. Du nettoyage de la cour à un travail en association ou chez les pompiers, en passant par la peinture de murs dégradés, la palette est large. Pour le moment, le ministère de l'Éducation nationale a signé une convention-cadre avec la Licra. Mais avant son application, cet accord est soumis au Conseil supérieur de l'éducation, qui se réunira mi-septembre. Dans la foulée, le ministère devrait nouer des accords sur ce modèle avec d'autres associations ou institutions, comme les pompiers notamment.
«C'est une mesure très positive, lance Valérie Marty, présidente de la fédération de parents d'élèves Peep. De telles sanctions sont plus intelligentes et offrent une véritable alternative à l'exclusion.» Certes, de telles mesures existaient déjà, mais elles restaient très marginales. De nombreux parents se félicitent aujourd'hui de sa généralisation.
Ainsi Catherine, mère de trois enfants dont un lycéen, évoque la sanction infligée à une amie de son fils, qui avait dû servir ses camarades à la cantine, charlotte sur la tête, après avoir quitté un peu soudainement la classe en plein cours. «Elle était tellement humiliée que cela l'a vaccinée !», s'amuse cette mère de famille. D'autres travaux d'intérêt général comme nettoyer la cour de l'établissement, participer au rangement des salles de classes sont déjà utilisés.
Reste que les proviseurs insistent sur le fait que ces nouvelles mesures pourraient bien prendre plus de temps que prévu à être mises en place. «Sur le principe, il s'agit d'une décision tout à fait intéressante, explique Philippe Tournier, secrétaire général du principal syndicat des chefs d'établissement. Mais il faut que les établissements modifient leur règlement intérieur, ce qui demande des délais administratifs, et que la plupart répugnent à faire une fois l'année lancée.» Toujours est-il que le principe est bien ancré et devrait faire son chemin dans les collèges et les lycées.
LIRE AUSSI:
» INTERVIEW - «À l'école, toute infraction doit être sanctionnée»
» La violence augmente chez les enfants du primaire
Par Aude Seres
Publié le 29/08/2011 à 22:05
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/08/29/01016-20110829ARTFIG00641-des-travaux-d-interet-generauxcontre-l-indiscipline.php
Pour rétablir la discipline au collège, le ministre de l'Éducation nationale met en place dès cette rentrée les travaux d'intérêt général. L'idée: les exclusions, qui sont devenues au fil des années la sanction couramment utilisée par les conseils de discipline, sont contre-productives pour les élèves. En éloignant l'élève perturbateur voire décrocheur de l'école, en le livrant à lui-même, on ne fait que renforcer la fracture qui existe entre lui et le milieu scolaire. À tel point que les exclusions provisoires sont trop souvent un premier pas vers une exclusion définitive, entraînant le jeune dans la spirale de l'échec scolaire. À partir de la rentrée, la durée de l'exclusion temporaire d'un établissement est limitée à huit jours contre un mois auparavant.
Pour lutter plus efficacement contre la violence scolaire et renforcer la discipline, la nouvelle circulaire qui entre en vigueur jeudi pose le caractère automatique d'une action disciplinaire en cas de certaines violences verbales, physiques et autres actes graves. Par ailleurs, elle instaure une «mesure de responsabilisation». «Il s'agit d'élargir de manière constructive l'éventail des sanctions, explique-t-on dans l'entourage de Luc Chatel. Mais aussi de présenter aux chefs d'établissement une alternative à l'exclusion d'établissement.»
«Sanctions intelligentes»
Cette nouvelle sanction pourra être mise en œuvre à l'intérieur de l'établissement ou au travers d'associations extérieures. Du nettoyage de la cour à un travail en association ou chez les pompiers, en passant par la peinture de murs dégradés, la palette est large. Pour le moment, le ministère de l'Éducation nationale a signé une convention-cadre avec la Licra. Mais avant son application, cet accord est soumis au Conseil supérieur de l'éducation, qui se réunira mi-septembre. Dans la foulée, le ministère devrait nouer des accords sur ce modèle avec d'autres associations ou institutions, comme les pompiers notamment.
«C'est une mesure très positive, lance Valérie Marty, présidente de la fédération de parents d'élèves Peep. De telles sanctions sont plus intelligentes et offrent une véritable alternative à l'exclusion.» Certes, de telles mesures existaient déjà, mais elles restaient très marginales. De nombreux parents se félicitent aujourd'hui de sa généralisation.
Ainsi Catherine, mère de trois enfants dont un lycéen, évoque la sanction infligée à une amie de son fils, qui avait dû servir ses camarades à la cantine, charlotte sur la tête, après avoir quitté un peu soudainement la classe en plein cours. «Elle était tellement humiliée que cela l'a vaccinée !», s'amuse cette mère de famille. D'autres travaux d'intérêt général comme nettoyer la cour de l'établissement, participer au rangement des salles de classes sont déjà utilisés.
Reste que les proviseurs insistent sur le fait que ces nouvelles mesures pourraient bien prendre plus de temps que prévu à être mises en place. «Sur le principe, il s'agit d'une décision tout à fait intéressante, explique Philippe Tournier, secrétaire général du principal syndicat des chefs d'établissement. Mais il faut que les établissements modifient leur règlement intérieur, ce qui demande des délais administratifs, et que la plupart répugnent à faire une fois l'année lancée.» Toujours est-il que le principe est bien ancré et devrait faire son chemin dans les collèges et les lycées.
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Par Aude Seres
Publié le 29/08/2011 à 22:05
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/08/29/01016-20110829ARTFIG00641-des-travaux-d-interet-generauxcontre-l-indiscipline.php
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