mardi 30 août 2011

Polytechnique Zurich : Quelle place pour les livres numériques ?

Selon le directeur de la bibliothèque numérique

Rudolf Mumenthaler dirige le département Innovation et Marketing de la bibliothèque de l’école polytechnique fédérale de Zurich. L’école est du niveau de Polytechnique en France. Il nous donne son avis sur les évolutions récentes du secteur en quelques questions. Compte-rendu.

À propos de l’explosion programmée du marché du livre en Allemagne après les États-Unis. M. Mumenthaler reste sceptique. Il trouve que l’offre en livre numérique n’est pas encore comparable avec l’offre papier, car « la plupart des œuvres numériques sont des travaux très légers, que l'on pourrait à peine vendre en librairie. »



Comparaison entre les tablettes et les lecteurs dédiés.

Les appareils dédiés sont attirants. Leurs prix sont voués à baisser pour qu’ils fassent de produit d’appel pour la lecture numérique, et ils sont très agréables à la lecture. Mais personnellement, il lui semble que le probable lancement par Amazon de sa propre tablette va faire « pencher la balance en faveur des tablettes ».

La location de lecteurs par les bibliothèques est-elle possible ?


L’ETH (nom courant pour son école) ne loue ses lecteurs que dans une salle dédiée, et préférerait partir du principe que les élèves possèdent leur propre lecteur. « Il me semble que c'est plus sensé de mettre à disposition des utilisateurs les ouvrages sur leur propre lecteur, même si cela va à l'encontre de la plupart des contrats de licence. »

Comment met-il en valeur son catalogue ?


Les ebooks sont désormais présentés par facette sur library.ethz.ch. Il est difficile d’organiser un catalogue de 100 000 références. Ils travaillent à l’organisation par discipline ainsi qu’à la mise en place d’une rubrique « Le livre du mois ».
 


Que reste-t-il à faire aux éditeurs pour attirer le client ?

Les livres numériques doivent être moins chers. « Vu la réduction des droits et des possibilités d'utilisation lors du passage au numérique, les prix du numérique sont encore trop hauts. » Ensuite les derniers romans sont loin d’être tous publiés en version numérique. L’offre est lacunaire.

À titre personnel, il plaide pour l’utilisation de formats ouverts. « Les éditeurs scientifiques doivent arrêter de penser que les livres numériques sont comme des magazines que l'on peut découper en morceaux (chapitres et articles) pour les vendre séparément. C'est vraiment pénible de télécharger et ranger ces morceaux un à un. »

M. Rudolf Mumenthaler est docteur d’histoire. Après avoir été professeur assistant à l’université de Zurich, il a dirigé les collections de sciences historiques de la bibliothèque de l’université, avant de devenir la tête du service Innovation et Marketing à la bibliothèque. Il tient un blog dédié à son domaine d’activité.

(Via la Frankfurter Buchmesse)

Rédigé par Xavier Gillard, le mardi 30 août 2011 à 09h07

http://www.actualitte.com/actualite/27885-bibliotheque-zurich-polytechnique-catalogue-pret.htm

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