lundi 29 août 2011

Même sur un réseau social, le monde est petit


Pour que le passage d'un message d'une personne à une autre soit efficace, il n'est pas nécessaire d'avoir beaucoup d'informations sur le destinataire du message. Le routage se ferait selon la théorie des petits mondes

Comment passe-t-on un message d’un internaute à l’autre sur les réseaux sociaux ? Sous quelles conditions le routage le plus efficace fonctionne ? Des chercheurs de l’université de Californie aux Etats-Unis ont travaillé sur la question. Ils ont démontré qu'un routage rapide est faisable si le réseau suit la théorie des "petits mondes", même si chaque noeud du réseau ne connaît que peu d’informations sur son destinataire. Si l’article ne fait que prouver la théorie, il ne dit pas exactement comment les messages sont acheminés de manière efficace. Mais ces recherches pourraient avoir une utilité pour un meilleur routage sur les réseaux sociaux, ou sur les réseaux mobiles de type ad-hoc. Les chercheurs sont partis d’une expérience en sociologique menée par Stanley Milgram en 1960, qui a donné lieu à la théorie des "petits mondes" ou "paradoxe de Milgram". Ce dernier voulait prouver que chacun peut être relié par n’importe quel individu par une courte chaîne de relations sociales.
 

 Valider la méthode du petit monde
Le sociologue, à l’époque, avait envoyé 60 lettres à des personnes de la ville d'Omaha, en leur demandant de faire suivre cette lettre à un agent de change, dans la ville de Sharon dans le Massachusetts. Les participants pouvaient seulement passer les lettres, de main à main, à des connaissances personnelles qu'ils pensaient être capable d'atteindre l'objectif, directement ou via les amis des amis. Bien que cinquante personnes se soient prêtées à l'expérience, seulement trois lettres sont arrivées à destination. D’autres expériences par la suite ont été plus concluantes, et ont montré que deux personnes (dans le monde réel), choisies au hasard, sont reliées en moyenne par une chaîne de six relations (concept des "six degrés de séparation"). Les recherches ont aussi montré l’importance de la notion de catégories (les personnes qui sont reliées appartiennent à une ou plusieurs groupes d’intérêts communs). Selon les chercheurs de l’université de Californie, l’expérience a montré deux choses: premièrement, les réseaux sociaux ont en général des chemins courts entre toutes les paires de nœuds.
 

 Pas besoin d’en savoir trop
Deuxièmement, les êtres humains participant à ces réseaux sont capables de trouver ces chemins. Mais l’un des challenges de ces études tient à la supposition que les gens de la chaîne disposent d’énormément d’informations pour pouvoir acheminer les messages. Pour vérifier cela, les chercheurs ont donc introduit un nouveau paramètre dans la modélisation : la "dimension d’adhésion", qui vise à déterminer le nombre maximum de catégories à laquelle une personne doit appartenir pour que le routage d’un message soit efficace. Résultat, la dimension d’adhésion doit finalement être faible, à savoir, chaque personne ne doit connaître qu’un faible volume d’informations pour que cela fonctionne. Il ne doit connaître par exemple que des informations sur la cible du message ou sur ses voisins. Les chercheurs assurent que la théorie des petits mondes fonctionne uniquement dans ce cas.

Publié le 29 août 2011 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire