mardi 23 août 2011

Les amitiés des chefs d’État sur Twitter

En juillet dernier, alors qu’il était cloué à un lit d’hôpital de Cuba, Hugo Chavez, le président du Venezuela, a continué à gouverner le pays à coup de 140 caractères. Au même moment, Barack Obama se servait du réseau social afin de répondre, en temps réel, aux questions des internautes américains.

Nombreux sont les chefs d’États et les gouvernements qui ont adopté Twitter comme outil de communication afin de s’affranchir des médias et interagir directement avec les électeurs. À l’exception de l’Italie, tous les pays du G8 sont représentés sur la plateforme, ainsi que quinze pays du G20. Mais, si les chefs d’État apprivoisent de mieux en mieux le réseau social afin de développer un sentiment de proximité politique, rares sont ceux qui à l’ère de la transparence, maîtrisent l’art de la « twitter diplomatie ». [encart]

Des amitiés qui en disent long

Au-delà de dévoiler des gazouillis ou des nombres d’abonnés, la structure de Twitter permet d’analyser les relations que les chefs d’État entretiennent entre eux. Grâce à des sites commeDoesfollow.com, il est facile de voir si un membre Twitter est abonné au compte d’un autre, et vice-versa.

Par exemple, le premier ministre de Palestine, Salam Fayyad (@PMFayyad), est abonné au compte du premier ministre d’Israël, Benyamin Nétanyahou (@Netanyahu), alors que celui-ci ne lui rend pas la pareille. Nétanyahou est quant à lui abonné à 85 comptes, tous visant à faire la promotion d’Israël à l’étranger. On y retrouve entre autres @IsraelinKenya, @IsraelinNorway, ainsi que @IsraelinMontreal, un fil Twitter créé en 2010 afin d’encourager les bonnes relations, le développement économique et l’amitié entre l’État d’Israël et Montréal. Jusqu’à ce jour, le compte est inactif.

La Maison-Blanche ne donne pas l’exemple

Aux États-Unis, le compte Twitter de la Maison-Blanche (@WhiteHouse), est abonné au président russe, Dmitry Medvedev (@MedvedevRussiaE) ainsi qu’au président chilien, Sebastian Pinera (@SebastianPinera), mais ignore presque tous les autres profils gouvernementaux ainsi que les dirigeants politiques présents sur la plateforme, y compris Stephen Harper (@PMHarper) et Felipe Calderon (@FelipeCalderon), ses deux voisins immédiats.

Et si la Maison-Blanche est abonnée au compte du vice-président des États-Unis, Joe Biden (@VP), elle n’est curieusement pas abonnée au fil de Barack Obama (@BarackObama). Pourtant, près de 10 millions d’usagers à travers le monde (dont une trentaine de chefs d’État) suivent le compte du président américain. La logique (si logique existe) est difficile à comprendre.

Incohérence généralisée

Du côté de l’Europe, l’Élysée (@Elysee) semble également gérer son compte de façon aléatoire. Le compte français est abonné à 25 profils, dont les pages officielles de la Corée, de la Russie, de l’Afrique du Sud, de l’Angleterre et des États-Unis, mais ne s’intéresse à aucun pays membre de la Francophonie.

L’incohésion démontrée par les équipes de communication responsable des pages Twitter des dirigeants politiques n’est toutefois pas un phénomène qui se limite à l’étranger.

Le 4 août dernier, un message a été publié sur le compte de Stephen Harper afin de souhaiter des voeux d’anniversaire à Barack Obama. Or, le premier ministre du Canada n’est pas abonné au président américain. Pourquoi alors lui souhaiter des voeux sur cette plateforme ? Plus récemment, le PM signait un accord de libre-échange avec le Honduras lors de sa tournée latino-américaine, mais la relation de Porfirio Lobo (@PEPE_LOBO) et Stephen Harper ne se prolonge pas dans le monde numérique.

Les faux pas de la sorte ne font que se multiplier avec un peu de recherche. Cette semaine, le gouvernement de Stephen Harper, annonçait son intention de renommer la Marine et la Force aérienne« Marine royale canadienne» et « Aviation royale du Canada ».Toutefois, comme dans le cas de Porfirio Lobo, son amitié pour la Reine ne se transpose pas dans le monde virtuel. Stephen Harper n’est ni abonné au compte de la monarchie britannique (@BritishMonarchy), ni au compte officiel du gouvernement de la Grande-Bretagne (@Number10gov) -pourtant un des seuls profils gouvernementaux à s’intéresser aux gazouillis du premier ministre du Canada. À noter que Stephen Harper est abonné au compte du président russe, une amitié réciproque sur la plateforme.

Tamy Emma Pepin

19/08/2011 11h06

http://www.canoe.com/techno/mediassociaux/archives/2011/08/20110819-110657.html

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