vendredi 26 août 2011

Valoriser le Capital Educatif pour une économie de la connaissance du XXIè siècle

Alors que l’on prépare nos enfants à des métiers qui n’existent pas encore, où ils utiliseront des technologies qui ne sont pas encore inventées, pour répondre à des problèmes qui n’existent pas encore, quelle éducation, aujourd’hui, pour les choix de demain ?

Dans la période actuelle de ralentissement de la croissance économique et de perte de sens, il est plus que jamais essentiel d’investir dans le capital éducatif.

Individus, territoires, institutions sont dotés à leur naissance d’un tel capital. C’est par l’échange, la connaissance, l’apprentissage, la technologie qu’ils le renforceront. Trop souvent, l’éducation est la proie aux sentiments d’urgence (achat compulsif de cours particuliers de mathématiques par exemple), de conflit (entre le public et le privé par exemple) et à un manque de stratégie.

Il devient urgent de prendre de la hauteur en matière d’enjeux éducatifs. Nous pouvons notam­ment nous inspirer des approches canadiennes et américaines en matière de réussite académique et d’insertion professionnelle : promouvoir une démar­che de dite de « Counselling ».

Le Counselling éducatif n’est ni du coaching, ni de la psychologie ni de la stricte orientation active. Il consiste en la valorisation du capital éducatif que l’individu a constitué tant par ses connaissances académiques, ses compétences professionnelles, ses engagements extra-académiques, ses activités extra-professionnelles mais aussi ses capacités relationnelles. Dénicher la ou les pépites au sein de son parcours et de ses expériences pour définir une stratégie pour son avenir, telle est la mission du counselling. Comme toute stratégie, elle se définit à partir d’un bilan de départ, par la détermination d’objectifs finaux et intermédiaires et la mise en oeuvre d’outils adéquats.

Le counselling éducatif est de tout âge à partir du moment où l’on considère l’intérêt de valoriser son capital éducatif.

Tout comme les individus, les établissements secondaires ou d’enseignement supérieur français possèdent de véritables pépites qui ne demandent plus qu’à être détectées, développées et valorisées. La loi d’autonomie des universités de 2007 est une première étape vers cette concurrence maîtrisée et régulée qui devrait valoriser les initia­tives et les bonnes pratiques dans le pays de la connaissance. La part importante du Grand Emprunt consacrée à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation est un signe très encourageant. Mais de nombreuses initiatives doivent encore être prises pour réduire encore l’illettrisme sociétal qui frappe le secteur de l’éducation et qui laisse perdurer de fortes inégalités entre les générations, entre les territoires, entre les hommes et les femmes.

Cette valorisation du capital éducatif doit se faire tout au long de la vie et pas seulement sur les bancs de l’école. Celle-ci doit donner envie à ses enfants d’apprendre tout au long de leur parcours personnel et professionnel. Elle doit leur donner le goût de la connaissance, de l’initiative, du dépassement mais aussi du compagnonnage pour aider les générations suivantes. Ce n’est pas par le protectionnisme que la France pourra concurrencer les pays émergents, la Chine ou l’Inde mais par un investissement massif dans le capital éducatif. De nombreuses études économiques ont montré l’im­pact direct de cet investissement sur la croissance de long terme, la compétitivité et la réduction des inégalités sociales et intergénérationnelles.

Telle doit être la mission des collectivités territoriales qui s’engagent de plus en plus dans le secteur depuis une décennie : la promotion et la compétitivité de leur territoire passe inéluctablement par l’investissement dans le capital éducatif et le triangle d’or que constituent enseignement supérieur, recherche et innovation. Aucun maillon de la chaîne de la connaissance ne doit manquer pour créer l’alchimie du capital éducatif.

Des initiatives doivent être prises pour que tous les acteurs de l’éducation y compris privés se mobilisent pour construire l’école et l’université de demain. Tel est le cas du salon Educatec qui depuis des années oeuvre à la réunion des acteurs de l’innovation au service de l’éducation.


Maxime Legrand, normalien et maître de conférences à Sciences Po et à l’Ecole Centrale, fondateur du cabinet Project Education et Président de l’association Parrains d’Avenir, évoque l’importance de la valorisation du capital éducatif.


Cette entrée a été posté par admin le 26 août 2011 à 8 h 46 min


http://blog.educatec-educatice.com/decryptage/valoriser-le-capital-educatif-pour-une-economie-de-la-connaissance-du-xxie-siecle/

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