Le marché des technologies liées aux «smart cities» dépasserait 39 milliards de dollars dans cinq ans.
Phénomène médiatique ou pas, il existe une économie grandissante qui entoure le développement des villes. Le marché mondial des technologies liées aux projets de « ville intelligente » sera multiplié par cinq au cours des cinq prochaines années, passant de 8 milliards de dollars en 2010 à plus de 39 milliards de dollars (27 milliards d’euros) en 2016, d’après une nouvelle étude.
Le cabinet d’études de marché ABI Research indique que pour les cinq prochaines années, ce sont 116 milliards de dollars qui seront investis dans ces programmes, dans des applications telles que les réseaux sans fil municipaux, les initiatives de gouvernement électronique, les systèmes de transports publics intelligents, les initiatives de gestion des déchets et de recyclage, et les efforts de réduction de l’impact environnemental.
Qu’est-ce qu’un programme de « ville intelligente », me demanderez-vous? En voici quelques caractéristiques:
- Une infrastructure en réseau via des technologies de communication et d’information (point clé: des standards ouverts).
- Une intelligence communautaire qui améliore la planification et le développement urbains et régionaux, ainsi que les processus de gestion.
- Des initiatives de durabilité environnementale et sociale via la participation des citoyens aux processus de la ville.
Il est toutefois difficile de savoir si l’investissement découle du battage médiatique qui entoure les villes ou de l’exode rural, ou bien si ce n’est pas le premier phénomène qui renforce le second.
Dans un tour d’horizon de différents ouvrages sur le thème des villes nouvelles, depuis Triumph of the City d’Ed Glaeser jusqu’à Aerotropolis de John Kasarda et Greg Lindsay, Nick Lemann a publié fin juin un article dans le New Yorker précisément sur ce sujet.
La question qu’il s’est posée était: la célébration des villes va-t-elle trop loin?
Ainsi écrit-il:
Le nouvel optimisme urbain laisse beaucoup de questions sans réponse. Tout d’abord, pourquoi les villes sont-elles si prospères?
[...]Une deuxième question non résolue à propos des villes: y a-t-il vraiment une telle demande de quitter la banlieue pour la ville, qui n’attend que des politiques plus judicieuses du gouvernement pour se manifester?[...]Cette grande marée peut-elle vraiment être inversée simplement en augmentant les taxes sur l’essence et en simplifiant les codes de l’urbanisme, ou devons-nous nous faire à l’idée que cet étalement urbain est permanent et nous efforcer de mieux le gérer?
Dans le long essai de Nick Lemann, l’idée centrale est donc qu’il est difficile de savoir si la ville sera réellement plus importante que ses environs à l’avenir. Pourtant, les investissements sont déjà en cours, à en croire ABI.
Ce qui soulève une question: cet investissement ciblé rendra-t-il les villes plus importantes, leur permettra-t-il de retrouver un équilibre avec la banlieue ou confortera-t-il simplement une longue tendance sous un nom différent?
Le rapport du cabinet, qui coûte 4.500 dollars, examine 50 projets de ville intelligente à travers le monde, depuis les travaux économiques menés à Nankin, en Chine, jusqu’aux initiatives de gouvernance à Wilmington, en Caroline du Nord.
Si vous êtes d’humeur économe, vous pouvez plutôt lire les précédents articles au sujet des villes parus sur SmartPlanet.com (en anglais) et ceux (en français) dans SmartPlanet.fr.
Par Andrew Nusca | 18 août 2011
http://www.smartplanet.fr/smart-business/villes-intelligentes-un-impact-economique-multiplie-par-cinq-dici-2016-5546/
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