rached-innov: Trou d'air pour la création d'entreprises

vendredi 19 août 2011

Trou d'air pour la création d'entreprises

La fibre entrepreneuriale s’effrite
Mais pour dégager une tendance, il faut regarder les chiffres sur plusieurs mois. « Or, sur les 7 derniers mois, le nombre de créations a baissé de 14 %. Les secteurs qui enregistrent la plus forte baisse sont l’information-communication, les services aux particuliers (coiffure, soins du corps…), les arts, spectacles et activités récréatives», constate Sandrine Plana.

Une chute des vocations entrepreneuriales , qui peut s’expliquer pour une part, par la bonne santé de l’emploi cadre. Autre raison : la diminution du nombre d’auto-entrepreneurs, qui a chuté de 23% depuis les 7 premiers mois de l’année, alors que les autres régimes sont stables (-1 %)», observe Sandrine Plana.

Une donne qui n’étonne pas Alain Bosetti, président du Salon des micro-entreprises : «on a tellement tapé sur ce régime, qu’il fallait s’y attendre. On a d’abord reproché aux auto-entrepreneurs de concurrencer les artisans et certains cas de salariés incités par leur patron à adopter ce régime ont été médiatisés. En 2010, l’affaire des auto-entrepreneurs qui ont reçu un appel à cotisation pour la taxe professionnelle, alors qu’ils n’avaient pas déclaré de chiffre d’affaires, a aussi fait beaucoup de mal. Enfin, après une année 2010 record, le réservoir de porteurs de projets est en train de se tarir».

Un bon cru 2011 malgré tout
Mais inutile pour autant de paniquer, selon les experts : «le nombre de création d’entreprise est toujours très élevé et bien supérieur au chiffre de 2008, avant la naissance du régime de l’auto-entrepreneur», indique Sandrine Plana. Un avis partagé par Alain Bosetti : «la fièvre entrepreneuriale de 2009-2010 est retombée, mais la température reste élevée, car sur l’année, on devrait tourner autour des 500 000 créations».

Reste à savoir quelles seront les conséquences de la crise de la dette dans les mois à venir. «Si le chômage augmente, cela aura pour effet une hausse du nombre de créations d’entreprises, certains profitant de cette période de rupture professionnelle pour monter leur projet », avance Sandrine Plana. «D’un autre coté, les banques pourraient moins prêter et certaines aides publiques aux créateurs pourraient être rabotés», prévient Alain Bosetti. Difficile donc de faire des pronostics fiables.